Interruption de la circulation du sang dans l'artère brachiale

L'hémostase consiste à arrêter l'écoulement du sang par un contrôle manuel ou chirurgical d'un saignement. Le meilleur endroit pour comprimer l'artère brachiale et arrêter une hémorragie se trouve au côté médial de l'humérus, près de la partie moyenne du bras (Fig. B6.15). Comme la présence d'anastomoses artérielles autour du coude fournit une circulation collatérale importante fonctionnellement et chirurgicalement, l'artère brachiale peut être clampée distalement à l'origine de l'artère profonde du bras, sans provoquer de dommage tissulaire. La base anatomique de ce procédé est que les artères radiale et ulnaire reçoivent encore assez de sang par les anastomoses autour du coude. Bien que les voies collatérales fournissent une certaine protection contre l'occlusion graduelle temporaire et partielle, une fermeture brutale ou une déchirure de l'artère brachiale sont des urgences chirurgicales du fait de la paralysie des muscles à la suite de l'ischémie du coude et de l'avantbras, pendant quelques heures. Les muscles et les nerfs peuvent supporter jusqu'à 6 heures d'ischémie (Salter, 1999) ; après ce délai, une cicatrice fibreuse remplace le tissu nécrosé et entraîne un raccourcissement permanent des muscles en cause, provoquant une déformation en flexion, le syndrome de la loge ischémique (contracture de Volkmann ou ischémique). La contraction des doigts et parfois du poignet s'accompagne d'une perte de la force dans la main à la suite de la nécrose irréversible des muscles fléchisseurs de l'avant-bras.