Anatomie de surface du bras et de la fosse cubitale

Les bords du deltoïde sont visibles lorsque le bras est porté en abduction contre résistance. L'insertion distale du deltoïde peut être palpée sur la face latérale de l'humérus (Fig. AS6.8). Les chefs long, latéral et médial du triceps brachial forment une saillie à la face postérieure du bras et sont identifiables lorsque l'avant-bras est étendu à partir de la position fléchie, contre résistance. L'olécrâne, auquel se fixe le tendon distal du triceps, est aisément palpable. Il est seulement séparé de la peau par la bourse olécrânienne qui est responsable de la mobilité de la peau sus-jacente. Le tendon du triceps est facilement palpable lorsqu'on descend le long de la face postérieure du bras jusqu'à l'olécrâne. Les doigts peuvent être enfoncés de part et d'autre du tendon, là où l'articulation du coude est superficielle. Une collection anormale de liquide dans l'articulation du coude ou dans la bourse du triceps ou dans la bourse subtendineuse de l'olécrâne est palpable en ces sites ; la bourse se trouve à la face profonde du tendon du triceps.

Le biceps brachial forme un relief à la face antérieure du bras ; son corps charnu devient plus saillant lorsque le coude est fléchi et porté en supination contre résistance (Fig. AS6.9). Le tendon du biceps brachial est palpable dans la fosse cubitale, un peu latéralement par rapport à la ligne médiane, spécialement lorsque le coude est fléchi contre résistance. La partie proximale de l'aponévrose bicipitale (expansion aponévrotique du m. biceps) peut être palpée à l'endroit où elle passe obliquement à la surface de l'artère brachiale et du nerf médian. Les sillons bicipitaux médial et latéral séparent les reliefs des muscles biceps et triceps ; ils correspondent aux septa intermusculaires médial et latéral (Fig. AS6.10). La veine céphalique parcourt le sillon bicipital latéral et la veine basilique, le sillon bicipital médial. En profondeur par rapport à cette dernière se trouve le paquet vasculo-nerveux du membre.

Aucune partie du corps de l'humérus n'affleure sous la peau ; il peut toutefois être palpé de façon plus ou moins distincte à travers les muscles qui l'entourent, spécialement chez les personnes âgées. La tête de l'humérus est entourée de toutes parts par des muscles, sauf distalement ; elle peut donc être palpée en enfonçant profondément les doigts vers le haut dans la fosse axillaire. Pour ce faire, le bras doit être bien allongé le long du corps afin de relâcher le fascia axillaire. La tête humérale s'identifie à sa mobilité lors des mouvements du bras, ceux-ci étant exécutés en maintenant l'angle inférieur de la scapula pour l'immobiliser. Les pulsations de l'artère brachiale sont perceptibles profondément au bord médial du biceps. Les épicondyles médial et latéral de l'humérus sont sous-cutanés et facilement palpables sur les faces médiale et latérale du coude. L'épicondyle médial est le plus saillant.

Les veines céphalique et basilique sont nettement distinctes dans le tissu sous-cutané de la fosse cubitale lorsqu'un tourniquet est placé sur le bras. On reconnaît également la veine médiane du coude qui chemine en direction supéro-médiale, croise l'aponévrose bicipitale et établit une connexion entre la veine céphalique et la veine basilique (Figs. AS6.11 et 6.38A). Si le pouce est enfoncé dans la fosse cubitale, les masses musculaires des longs fléchisseurs de l'avant-bras seront palpées, formant le bord médial, le rond pronateur le plus directement. Le groupe latéral des extenseurs de l'avant-bras (une masse molle qui peut être palpée séparément), le brachio-radial (le plus médial) ainsi que les long et court extenseurs du poignet, peuvent être palpés entre la fosse et l'épicondyle latéral.